La Madone de Notre-Dame, Alexis Ragougneau

Lorsque le corps sans vie d’une jeune femme entièrement vêtue de blanc est découvert dans Notre-Dame de Paris, le vagin scellé par la cire d’un cierge, les services de police sont sur les dents. Aidée par le père Kern, prêtre de la cathédrale, la procureur Claire Kern enquête sur ce meurtre aussi sordide qu’obscur, et doit composer avec la grossièreté crasse des flics parisiens, qui mène au suicide du principal suspect.

arton1708-1691bC’est à l’occasion de la première édition du festival Caractères, à Auxerre, en mai dernier, que j’ai fait la connaissance d’Alexis Ragougneau. La maison d’éditions Viviane-Hamy y célébrait les vingt ans de sa collection Chemins nocturnes, et Alexis Ragougneau venait y dédicacer son premier roman.

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Ce qui semble somme toute s’apparenter à un roman policier de facture classique bénéficie d’atouts de taille. Le lieu, emblématique, où le cadavre est découvert permet d’installer un cadre propice à une investigation policière hors norme, où chaque pas est freiné par des hordes de touristes plus ou moins respectueux. Par ailleurs, les abords de la cathédrale sont fréquentés par tout un monde de fanatiques religieux et de marginaux qui apporteront leur pierre à l’édifice dans l’enquête.

Et ce père Kern, qui n’a rien d’un prêtre classique ? Tout comme la procureur, il connaît des failles, des moments de faiblesse, des difficultés, tant physiques que morales. Et si, parfois, on peut se lasser des redresseurs de tort plus hantés par leurs démons que les assassins qu’ils arrêtent, on avouera qu’une palette de personnages n’a d’intérêt que dans sa singularité et ses défauts.

Enfin, le détail atroce du meurtre de la jeune femme ne transforme pas le roman en un thriller où la sauvagerie et le goût du glauque l’emportent sur l’enquête. On en comprendra la portée avec la résolution finale, mais que les plus réfractaires d’entre vous se rassurent : il s’agit bien d’un roman policier au sens traditionnel du terme, où seuls les personnages sont anticonformistes.

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